M D M A zing
(Ceci est un texte que j'avais publié dans mon ancien blog au printemps 2008. En le relisant, j'étais assez fier et je me suis limite dit que j'écrivais mieux avant. Je l'ai retouché, coupé, augmenté par endroits.)
Me at 17 - First rave, first X
Me at 19 - Avec Olivier, chez Mathilde
Boire de l'eau. Des litres.
Je
me sens complètement bloqué dans/fasciné par l'adolescence en ce
moment, plus que jamais. Vais-je devenir un vieux pervers à la Larry
Clark? Time will tell, mais ça semble bien parti.
Je voulais aborder un sujet
raccord avec ce thème, donc je vais parler d'ecstasy/mdma. Je ne le savais pas mais sur internet, les deux produits sont amalgamés et présentés comme similaires.
What's with life exept being 17 for ever? Please I really need anyone to tell me.
Moi
j'adore l'ecstasy. Les gens qui prennent de la coke me prennent de haut
mais c'est pas grave, moi j'ai pas envie de prendre de coke du tout.
J'adorais prendre de l'ecstasy, mais pourtant je suis
consciens que les pillules n'étaient qu'un pont vers les étoiles, un
vaisseau comme celui de Velvet Godmine, tout pailleté psychéglam.
Je
suis convaincu que cette drogue n'a pas le même effet sur chaque
personne, autant que je suis convaincu que j'étais moi même fait pour
cette drogue, que le vaisseau allait droit vers ma propre planète.
L'ecstasy a juste souligné d'argenté toute ma perception des choses,
mon entière conscience.
Soudain je ne me demandais même plus si j'avais
raison, aucune importance, toute ma subjectivité était légitimée.
Première rencontre avec le Dieu en moi.
La
toute première fois c'était période lycée, à Laon - Picardie, avec mon pote
Mouniouf. Pour le coup j'avais vraiment 17 je crois, ou même pas
encore. Attendez je vais vérifier dans un carnet de l'époque. En fait
je viens de me souvenir qu'à l'époque j'écrivais sur l'ordi de chez mes
parents, mais je peux affirmer que j'avais pas encore 17, c'était
pendant le printemps ou l'été 2002.
On est allé à une petite rave dans la
campagne, c'était très sympa, j'avais pas peur, tac j'ai avalé le truc
vers une heure du matin et j'ai dansé jusqu'au levé du jour que j'ai
constaté avec surprise: pour moi il s'était passé une heure ou deux,
pas six! En tout cas je me souviens du plaisir de voir le bleu de
l'aube, de cette meuf qui me tend une bouteille d'eau sans que je n'aie rien demandé, et de partir sous un beau soleil, croiser le sourire gratuit d'un beau teufeur,
s'arrêter sur la route pour que Mouniouf nous prenne en photo Pom,
Anselme et moi en pleine campagne.
Et rentrer dormir que dalle sur son divan.
Oh waoh.
J'avais
un peu laissé tomber pendant la deuxième terminale, moins de fêtes ect,
mais au deuxième semmestre de ma première année à Lille, en 2004, Lille
capitale européène de la culture, je me fais un nouvel ami, Olivier, je
l'aime beaucoup et à la première soirée que l'on passe ensemble, une
soirée étudiante qu'il avait organisé au Mac Ewan's, il m'offre la
première pillule qu'on prendra ensemble.
Je passe une nuit géniale, je
parle à plein de monde, je fume un pétard dans le bar, je fais mon fanjo guy hein bibiche, je saute en
l'air, et on finit (idéalement) chez ma Cecil, future coloc, déjà best
friend, posés dans sa chambre à fumer en écoutant "Transformer" de Lou Reed.
Implacable et mathématique justesse du truc dans sa globalité.
Cette
fête fut déterminante car elle tissa entre Oli et moi un lien fort qui
durera tout le reste du semmestre, ainsi qu'une intense détermination
commune à s'amuser le plus possible.
L'avant dernière fois que
j'ai pris de l'ecstasy c'était une soirée dans l'ancien appart de No, en 2006, une
soirée marrante avec ses potes tendance tox, l'un finit dans les
toilettes à partir en vrille, mais moi je suis ravi: c'était un Dauphin
Rose, un type de mdma dont parle Ann Scott dans son livre
"Superstars", la narratrice disant que ce sont ces préférés. J'ai compris pourquoi: le trip le plus pur, le plus parfaitement simple de ma vie. LOVE LOVE LOVE.
La
dernière fois que j'ai pris de l'ecstasy c'était il y a presque pile
poil un an, la veille de l'enterrement d'une vieille connaissance, à
Reims. Un hommage. Un enterrement c'est tout de même plus facile à
vivre défoncé.
Prendre
des pillules régulièrement à l'époque Olivier/Lille 2004 imposa peu à peu un assortiment de mauvaises
habitudes dont j'appréciais la poésie. La nuit a attendre les potes qui
bossent dans un bar avant de partir en boîte, consommer sur place,
sortir de là à midi, sunglasses, rentrer en voiture, tous tellement
sûrs, invicibles d'überclasse, gueules au soleil, plus d'heures plus de jours
plus de découpage temporel, la machoire qui se crispe, ce truc avec les
yeux qui ne va pas à tout le monde (on y revient tient), la pisse qui
ne vient pas, la surconsommation de liquides et de fumées, l'extase
engourdie dans les draps, pas possible de dormir tout de suite malgrès
l'extrème fatigue et la douce descente, BREF, tout un tas de petites
choses que je peux tout comme vous trouver un peu pathétiques avec du
recul.
Du recul. "un peu". "Le juste milieu, cet ENORME truc de
Baltringue!"
Je ne peux pas regretter d'en avoir tant pris, même en constatant certaines conséquences négatives de cette période.
Avoir
connu l'ecsta et avoir aimé ça, c'est un peu comme enfin
connaître l'amour. Tout prend sens. On comprend enfin les paroles ect.
De
mon expérience, tout ce dont je peux témoigner c'est de l'intense
bonheur que j'ai ressentis avec cette drogue, un truc que je souhaite
vraiment à tout le monde. Bonheur béat d'être là, éblouissement sans
douleur face au sublime, comme si on pouvait enfin fixer le soleil
droit dans la lumière. Avoir la foi en ce sublime.
Et puis, plus
prosaïquement, tout le monde devrait s'être au moins une fois senti sa
propre superstar en plein coeur d'un film zoupeurkool.
En savoir plus de manière plus objective avant d'essayer.