David LaChapelle
David LaChapelle est mon photographe mode et people préféré depuis fort longtemps, depuis le scandale Britney en soutif dans Rolling Stone.
Aux chiottes cette chiante d'Annie Lebowitz et ce pervers de Terry Richardson. LaChapelle, pour ses vidéos surbuzzées, pour ses portraits pop art exacerbées, reste THE artist du monde de la mode et du star system. Le seul monde qui existe encore?
Génèse.
Ado, David devient barman au Studio 54
qu'on ne présente plus, et l'atmosphère, lumières, couleurs, décors élaborés et extraordinaires, tenues folles, mises en scènes grandiloquentes, bref toute cette luxure ambiante, marqueront sa vision à jamais.
Il y rencontre les artistes pop art Jean
Michel Basquiat et Andy Warhol, dont il fait un portrait en noir et
blanc très sobre et loin de ses créations futures...
Warhol est touché par la persévérance du jeune homme, qui lui raconte que son premier portrait fut une photographie de sa mère, ancien top model, un verre de martini à la main sur un balcon de Puerto Rico.
Il publie par la suite quelques nus dans "Interview", le magazine mythique créé par Warhol.
Mais un de ses maîtres fait partie de l'art antique, très loin de Pamela et Paris: Michel-Ange.
"Je suis persuadé que Michel Ange voulait prouver l'existence de Dieu à travers la beauté. Je me suis toujours inspiré de lui" déclare LaChapelle.
Plusieurs de ses travaux furent consacrés à des thèmes très religieux, comme "Last Supper", "Cathedral" ou "Deluge", ou encore la couverture de son dernier livre de photographies, "La Pieta" réinterprétée avec Courtney Love, avec qui il a beaucoup travaillé.
Dés le début de son activité de photographe, il refuse le réalisme. Chaque cliché est une mise en scène outrancière, extrême, borderline kitch, entre offensant et hypnotisant.
L'expérience Studio 54 hante ses pĥotographies/tableaux en permanence, appliquée à d'autres situations, d'autres lieux.
Thèmatiques.
David LaChapelle: un personnage difficile à résumer, une review ambitieuse.
Ce qui a toujours passionné David, ce sont les obsessions de la société occidentale contemporaine. Sexe, mode, people, drogue, religion. Ce qui réunit tout le monde ou presque dans cette réalité.
Dans certaines de ses séries, il parodie la peinture officielle, religieuse. Dans d'autres il met en scène des accidents ou des objets de consommations, des sculptures de ferrailles et de voitures écrasées, des maisons dévastées, des mannequins chics écrasés sous des hamburgers géants.
Souvent, le sujet est le corps, que le modèle soit un anonyme ou une superstar.
Des corps huilés, plastiques, parfaits ou grotesques, des corps-objets, déguisés, tunés, tordus de douleur ou de plaisir (la frontière est floue). Des Venus de Milo de chair, de sang et de botox.
Les couleurs, excessives, criardes, sont celles de la publicité, du surréalisme appliqué à une overdose de porno chic.
Les décors rappellent les jolies choses qui entourent les sujets des portraits de Pierre et Gilles.
Paillettes, cuir, bulles, plastique, courbes parfaites, chaos, accumulation, un cadre art déco explosé à la dynamite.
Analyse.
Le paradoxe est roi à LaChapelle Land.
Il met en scène le présent, le vernissant de
glamour, dont il raconte tout le sacré, tout le sale, toute la
profondeur et toute la superficialité.
Il aime les people, il les sublime, afin de simultanément dénoncer et exalter le pouvoir de l'image aujourd'hui.
Il exalte leur personnalité. Ils deviennent alors les totems du narcissisme généralisé.
Dans ces atmosphères bariolées et baroques, on voit l'humanité se
perdre, prisonnière de ses désirs, séduite par les marchandise au point
de se façonner à leur image. L'humain comme un produit griffé au milieu
d'un décor psychédélique. Il tends au présent un miroir déformant, et
mets ainsi ses propres obsessions au premier rang. Une véritable catharsis.
Lorsqu'une société fonctionne à partir de la satisfaction des désirs de chacun, les excès deviennent la norme.
Ces excès, qu'ils soient liés au sexe, à la drogue ou à la violence, sont tous présent dans les photos ET dans la vie de LaChapelle, qui dresse par ce biais un portrait au vitriol des comportements actuels.
Quelques unes des mes photographies préférées de LaChapelle (le choix fut difficile)
Look Tesla! Ewan Mc Gregor wants to play!
Drew Barrymore et des pamplemousses
Le top modèle Gisèle dans une mise en scène classique de ce sacré David: des gangstas, du sexe et de la soumission.
Gael Garcia Bernal
Pamela trash et Christina caillera
Photos prises sur le tournage du clip de "Can't Hold us down", single féministe de Xtina, dont le thème pourrait être "Guerre des genres dans le tiekar"
David a été très inspiré par son amie Pamela. Celle ci est vraiment la meilleure, mixant Barbie et John Waters.
Le transsexuel Amanda Lepore, créature fashion et muse du photographe.
Marilyn Manson s'occupe de vos enfants.
Eminem nu et explosif pour Rolling Stone
Britney vendeuse de hot dogs (excellent), à l'époque où elle était encore fresh et bonne (et photo-chopable), pour une publicité pour les VMAs.
Shakira
Madonna pour la promo de l'album "Ray of Light", encore une fois pour Rolling Stone
Madonna chasse le dragon
Courtney
Photo promo pour son film sur le krump, "Rize".
NDLA: Dans un soucis de précision et d'homogénéité, Ce texte fut largement inspiré par la lecture du hors série n° 390 de la revue "Connaissance des arts"; consacré à LaChapelle et à son exposition récente à La Monnaie de Paris.