True Blood - Saison 2
True Blood avait débarqué sur la télé US et dans nos disque durs, tout en douceur, à la rentrée 2OO8.
Une première saison intrigante au premier abord, et rapidement captivante, qui démarqua rapidement le show de la "mode" vampire actuelle - plutôt un énième revival selon moi.
Cette rentrée 2009 marque la fin de la saison 2, dont la diffusion estivale lui a garantit une excellente exposition, peu de concurrence et donc un gros succès d'audience.
En attendant la diffusion du season final le demain, et à peine remis de ce passage du show à un niveau clairement supérieur, petit retour en arrière sur LE nouveau hit drama de HBO.
Je devrais être sponsorisé par cette chaîne...
Après l'intrigue new age paradisiaque liée au V users de la saison 1, nous voici en plein cauchemar hippie, en plein questionnement sur la limite entre recherche du bonheur et chaos.
Maryann et ses trips de vieille beatnik bio nous renvoient à ce mouvement flippant de la civilisation occidentale actuelle en direction d'un idéal green et heureux. "How much fun is too much?" nous demande chaque étape, de plus en plus extrême, de l'ensorcellement de la Ménade.
Le casting est toujours impressionnant dans sa totalité. Certains personnages secondaires sont admirablement exploités, comme Hoyt et sa mère redneck, dont les scènes de drame familial ramènent directement à ce que "Six Feet Under" avait à dire sur les américains. Le personnage de la daronne obèse a choucroute blonde semble tout droit sortie d'un film de John Waters, grand obsédé des mamans WASP devant l'éternel.
Tellement de choses se passent dans ce deuxième chapitre des aventures de Sookie Stackhouse que plusieurs visions de chaque épisode sont nécessaires pour apprécier "True Blood" dans toute sa subtilité.
Mais paradoxalement, tout avance à la bonne vitesse, pile poil, en douceur, comme une décapotable filant sur l'autoroute. Smoothly.
Bill/Eric: la relation cryptogay bat son plein. "I'm part of her now" dit Eric après avoir fait boire son sang à Sookie, comme si ça lui plaisait de faire partie de la meuf de William.
Evan Rachel Wood, splendide reine des vampires, leur conseille de coucher ensemble pour enfin règler ce combat de coq perpétuel.
L'image est toujours magnifique, et le son
incroyablement travaillé (on a l'impression d'entendre la foule en
folie de l'épisode "New world in my view" crier dans l'appart).
Les scènes de
résistance de Sam, Jason et Andy sont digne d'un bon Cohen, gorgées de la
poésie absurde des perdants magnifiques.
Comme je l'avais évoqué dans mon ancien blog, l'épisode 6, "Hard-hearted Hannah", est un sommet de tension, et le pire (mieux) c'est que les réjouissances ne s'arrêtent pas là, et que les épisodes suivant gardent la barre bien haut, jusqu'au final de ce dimanche, qu'on doit être nombreux à attendre en serrant les canines.
Les ingrédients génériques dont je parlais l'année dernière en chroniquant l'épisode pilote (sexe, drogue, violence) ne sont plus les centres d'attractions de la série, mais sont néanmoins toujours présents. Jason a rangé sa bite dans son pantalon, mais Sookie se lâche, plus adulte et forte qu'auparavant, et donc largement moins agaçante.
Lafayette a prit cher, mais se relève vers la fin en réussissant à sauver (temporairement) Tara.
Le passage dans la série de Godrik est émouvant, comme une sorte de parenthèse pleine de sagesse entre le monde des hommes et celui de la nuit. Quoi de plus poétique qu'un immortel voulant la mort?
Le désir de mort est également présent avec le personnage de la Ménade, dont le but ultime est de s'offrir en sacrifice à Dyonysos.
Maryann et ses mignons sont entièrement voués à la luxure la plus totale, créant de belles occasions de montrer Eggs ou Sam à poil (yummy).
Voilà, dés son deuxième round, "True Blood" nous a mis CHAOS. Pardon, K-O.
Les intrigues plus ou moins putassières permettent à Alan Ball de faire ce qu'il préfère: observer ses contemporains, leur comportements, leurs faiblesses.
Et dresser ainsi un portrait ni moralisateur ni élogieux des américains, pris entre organisations religieuses extrèmistes télévisuelles, superstitions vaudous, couples à problèmes et recherche d'un paradis perdu loin, très loin.
Alors rendez vous demain soir 9pm pour les chanceux américains...
Et un peu plus tard pour nous autres, pauvres européens, afin de savourer enfin un dénouement très attendu, et de dire au revoir et à l'été prochain pour la saison 3...
Images du très beau générique de "True Blood"
Evan Rachel Wood, guest de luxe des derniers épisodes de la saison 2, incarne la reine des Vampires. Son personnage devrait prendre une place très importante dans la saison 3...
Un des posters promotionnels de la saison 2, et l'une des publicités pour la boisson TruBlood, commercialisée depuis peu (bien entendu il ne s'agit pas de sang de synthèse mais d'un simple soda à l'orange sanguine).