François Abberline - Concert acoustique au Pretexte

LAST NITE "PETER GLAM" SAVED MY LIFE

Ou mon Saturday Night Stendhal Syndrome

J'aurais pu classer ce post dans les "reviews" mais le ranger dans la rubrique "In bed with siDD" me semble plus juste, puisqu'au délà du concert, c'est ce qu'il a produit en moi qui m'a épaté. Je me suis retrouvé bien en face du pouvoir curatif de l'art.

Hier soir, au Prétexte, minuscule bar du centre-ville, se produisait François, chanteur de Abberline, le groupe dont ma pote Charlee est désormais manageuse, pour un concert en solo, acoustique, au piano.
Je n'avais entendu Abberline que sur Myspace, et j'ai toujours hate de les voir en live, mais je pense que ce concert était pour moi une parfaite introduction, sans fioritures, au talent du bonhomme.

C'est certainement la rupture encore toute fraiche et douloureuse en moi, mais le piano, le chant fabuleux, les voix de tête, les ballades glam à fleur de peau me prennent à la gorge, ou ailleurs, je ne sais absolument plus où et comment je suis.
Un morceau s'appelle "Pop Icon".
D'une mélancolie de toute beauté, rose poussière, fleure séchée, paillettes et tâches de vin, je vois et sens tout ça pendant que François joue.

Ce mec possède une voix dingue, flamboyante, émouvante, dont les inflexions transportent l'audience sans même qu'on le réalise, que ça y est, on a quitté son corps. Ce mec possède un pouvoir de conviction, c'est un joueur de flûte qui nous emmène où il le souhaite, un charmeur de serpent.
Dans le petit bar, on est tous pendu à chaque note, à chaque effet dramatique, à chaque mot, attentifs, sages.

Dans l'une des chansons, il parle de se dire au revoir et d'aller ensemble dans un parc, je pense bien sûr au dernier jour avec Romain, au parc. J'ai tellement hâte que le souvenir de ses derniers jours ici s'éloigne de moi dans le temps.
Je pense aussi à la beauté émue du disque 2 du live de Nine Inch Nails, "And all that could have been".
Il reprend "Mad World", un peu hésitant sur les paroles, mais c'est pas grave, ça le fait, ça marche de toute manière.

Effleurer pour mieux griffer en profondeur, voilà comment on pourrait définir ce qu'il (m')a fait.
Une performance théâtrale sortie d'un cabaret enfumé, sans costume et au pays de la loi Evin.
Wow.
J'avais besoin de ça.
Sur le moment, plus rien d'autre n'existe que cette nuit, plus de sciatique de merde, plus de peine de coeur. Je suis sorti du bar comme on sort d'une salle de cinéma après un très bon film, vous savez cette impression qu'on a tous, subtile mais impossible à ignorer, et impossible à vraiment mettre en mot, un peu comme si le film se prolongeait dans la rue, comme si la réalité était légèrement altérée, plus belle.

Voilà, merci François d'avoir sans le savoir rendu possible ma première soirée en ville VRAIMENT bonne depuis ma rupture. Bien sûr le fantôme est revenu dés passée la porte de chez moi, mais sur le moment, pendant et après ce concert, entre l'alcool, les odeurs de joints et les gens sympathiques, il n'existait plus du tout. 
Merci Sophie, Mathilde et Ringard.
: )

Comments

[sidd]

franchement, je voudrais voir des concerts acoustiques de lui tous les samedi soir!

[Ziggy-lou M.]

C'est l'émotion :il manque le mot "SIDEREE" dans mon premier commentaire (entre le "autant" et la parenthèse)

A mettre sur le compte de la fébrilité !!!!!!!!!!!!
Gorgeous

[Ziggy-lou M.]

You are welcome.

De toute beauté. Je suis toujours autant (et d'accord avec toi)et toujours autant incapable d'en parler. Good point, isn't it ?